Le milieu artistique français des années 50-60
Samedi 26 novembre à 9h30
Après la Deuxième Guerre mondiale, le centre de la création artistique se déplace de l’Europe vers les Etats-Unis. La peinture et le dessin dominent alors dans un contexte de bouleversement des valeurs culturelles. Une place centrale est faite à la subjectivité et à l’inconscient de l’artiste. La peinture abstraite, dans sa version américaine de l’Expressionnisme abstrait, domine alors toute la création artistique, à tel point qu’il est même difficile à nombre d’artistes français de trouver des galeries parisiennes qui acceptent d’exposer autre chose que de l’art abstrait. Dans ce contexte, divers mouvements émergent en France et Europe, comme l’Abstraction lyrique, l’Art brut, ou Cobra et des personnalités de premier plan comme Francis Bacon.
Le Nouveau réalisme
Samedi 10 décembre 2022 à 9h30
Autour du théoricien et critique Pierre Restany se regroupent en 1960 plusieurs artistes : Yves Klein, Arman, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, pour citer les plus connus, puis César, Niki de Saint Phalle ou encore Christo. Il s’agit pour ces artistes à la fois d’échapper à la domination de l’abstraction sur le domaine artistique, mais aussi de s’interroger et de remettre en cause certaines aspects de la création artistique. Ils s’intéressent désormais aussi bien aux matériaux jugés non nobles et issus de récupération ou de poubelles, qu’au corps humain intégré l’œuvre d’art elle-même sous forme de gestes, d’empreintes, ou de performances. Dans ce contexte Yves Klein crée de façon paradoxale des monochromes qui renvoient pourtant pleinement à la peinture abstraite. Mais il dépasse ce rapport en créant sa propre couleur, le bleu IKB, dont il dépose le brevet…
L’informel et l’immatériel dans l’art contemporain
Samedi 14 janvier à 9h30
En créant des monochromes abstraits, Yves Klein veut créer une
« zone de sensibilité picturale », établir une relation spirituelle au tableau. Il poussera encore plus loin cette proposition en s’engageant dans une tentative pour dissocier complètement la sensibilité picturale du tableau, pour aboutir finalement à un art sans matière. Il se met alors à vendre des « zones de sensibilité picturale immatérielle ». Le 28 avril 1958, il présente une exposition à Paris sans titre, dans laquelle il expose…le vide !
Le corps dans l'art contemporain
Samedi 11 février à 9h30
C’est avec Jackson Pollock que le corps humain commence à affirmer sa présence dans l’art, non plus comme seul modèle pour l’artiste, mais en tant que le corps lui-même participe à la création du tableau. Les œuvres de Pollock mobilisent tout son corps pour agir au-dessus d’une toile posée à même le sol, selon les principes de l’Action painting. L’artiste japonais Kazuo Shigara du mouvement Gutai abandonne les pinceaux et peint avec ses pieds et son corps à partir de 1954. Avant même l’apparition du Body Art, Yves Klein utilise lui aussi le corps comme « pinceaux vivants » : dans ses anthropométries, des femmes nues sont recouvertes du fameux bleu Klein, et impriment ensuite l’empreinte de leur corps sur des toiles. Le bleu ajoute une dimension spirituelle aux corps, manifestant une sorte
« d’Incarnation ».
Les performances
Samedi 11 mars à 9h30
Qu’il s’agisse de la création des anthropométries en direct devant le public, de la réalisation de peinture avec du feu, de la cession de
« zones de sensibilité picturale », de la présentation « d’intentions picturales », ou encore de ses « cris bleus » ou de ses « conférences-discussions », tout cela s’inscrit dans la pratique contemporaine des performances, dont le mouvement Fluxus, héritier du dadaïsme du début du siècle, fera un grand usage à partir de la fin des années cinquante.